Scénarios d'ouverture envisagés lors de l'étude 2010-2014 (Atelier de l'Ile, 2013)
confrontés à la solution du "fil de l'eau" (poursuite de la solution actuelle)
L’étude d’une dépoldérisation partielle, éventuelle et maîtrisée des bas-champs de Cayeux/Mer (80), menée par Artelia, a rendu ses conclusions. Elles sont particulièrement intéressantes pour l’avenir.
Initiée à la demande du Conseil général de la Somme et portée en maîtrise d’ouvrage par le Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard (SMBSGLP), cette étude aura duré quatre ans (2010 à 2014).
De quoi avancer dans la réflexion sur cette hypothèse, rendue de moins en moins illusoire à l’heure où tous les indicateurs du changement climatique et des conséquences induites sur le littoral picard – zone particulièrement vulnérable – montrent une élévation à venir du niveau marin, un déficit croissant des galets et donc une fragilisation sévère des ouvrages de protection, qui nécessiteront, pour être efficaces, des dépenses de plus en plus somptuaires.
Il ressort de l’étude qu’une dépoldérisation, si elle s’avère coûteuse « sur le coup », peut se montrer digne d’intérêt, sur le plan économique également, après plusieurs décennies et en tous cas moins onéreuse (car pérenne) que la poursuite de la situation actuelle, dont l’efficacité n’est d’ailleurs aucunement assurée puisqu’elle est tributaire de trop nombreux paramètres pour lesquels règne une incertitude grandissante :
- autorisation renouvelée des occupation temporaire (AOT) sur le Domaine Public
Maritime (DPM) par l’Etat afin de poursuivre les travaux de la digue (épis/rechargements)
- disponibilité en galets non (in)définie
- bon déroulement de l’entretien des épis en amont de l’amer sud
- espoir que la zone soit épargnée de tempêtes violentes (les conditions de 1990 ne se sont jamais reproduites. Pour combien de temps ?)
Par conséquent, entre une submersion accidentelle suite à une tempête, qui entrainerait des conséquences imprévisibles, et un retour maîtrisé de l’élément marin, avec le maintien, moyennant quelques aménagements, d‘activités actuelles (chasse) et les potentialités d’activités qui en découleraient (tourisme, diversification de la faune et de la flore, activités liées aux produits de la mer…), la seconde solution est préférable a conclu le Président du Conseil général lors du dernier comité de pilotage, tenu le 27 mai 2014 à l’Hôtel des Feuillants.
La suite ? (car il y a bel et bien une suite !)… c’est le PAPI Littoral (Plan d’Action et de Prévention des Inondations) Bresle – Somme – Authie, qui, dans sa phase d’intentions, sera soumis à la CMI (Commission Mixte Inondation) en juillet 2015 en vue de recevoir le feu vert permettant de poursuivre avec un PAPI actions. Ce PAPI se fait sous la double maitrise d’ouvrage du SMBSGLP et de la Communauté de Communes Opale Sud.
Les actions, concernant ce linéaire côtier compris entre estuaire de la Bresle et baie d'Authie inclus, consistent à définir les stratégies et formes d’intervention là où il y aura nécessité d’agir face au risque d’inondations marines en fonction des enjeux et de différents critères dont les Analyses Coût Bénéfice (ACB) et les Analyses Multi Critères (AMC). En fonction des résultats, plusieurs solutions seront possibles parmi lesquelles :
- conforter davantage le trait de côte dès lors que les enjeux le demandent
- agir différemment pour des secteurs vulnérables et non urbanisés
Le tout en adéquation avec la nouvelle stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, et en sachant dès aujourd’hui anticiper l’avenir.
En effet, au cas où - par exemple - une dépoldérisation maîtrisée serait in fine jugée plus efficace pour le territoire du Hable d’Ault (l’étude PAPI Littoral le dira), le temps entre la prise de décision et sa réalisation effective pourrait prendre plusieurs années voire décennies ! Cela aussi l’étude menée de 2010 à 2014 par Artelia l’a mis en évidence. D’où l’intérêt de réfléchir dès à présent dans le cadre du PAPI Littoral.
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